19e Festival du Jamais Lu

au Théâtre Aux Écuries
7285, rue Chabot, Montréal

L’époque est angoissée, nous le savons
Des fins du monde sont annoncées,
d’autres se concrétisent…

Et maintenant ?
Lucides et conscient.e.s, choisissons le fantasme
Écrivons des pages et des pages de fiction
Créons des espaces étranges et improbables,

Imaginons d’impensables rêves réalistes
Jouons avec notre chair
cette matière fantasque
et métamorphosons-nous,
(l’ère du temps suivra)

Devant la friabilité du vivant,
L’utopie peut sembler une arme illusoire
Ridicule, même, devant l’inéluctable.
Mais tout aussi inexorablement,

Nous rêvons ;
Nous fantasmons ;
Nous fabullons ;
Nous sommes cette espèce qui ne cesse de se raconter à elle-même ;
pour échapper à l’évidence sclérosée

L’imagination est-elle en voie d’instinction?
À nous d’inventer une réponse vive à cette question.
Abolissons l’aseptisation des envies.
Inventons l’odeur du fushia,
le goût des phéromones
et la texture de l’oxygène.
Épluchons-nous,
retrouvons-nous sans la pelure
pour atteindre les noyaux brûlants.
L’imaginaire à fleur de peau,
les mots comme de l’engrais,
fertilisons de nouvelles pulsions
pour sur-vivre, toujours plus férocement.
pour faire sens (dans le sens de sensation).

Pendant qu’une baleine s’imagine bouffer une garderie de planctons
mais se ramasse à agoniser en silence sur la plage d’un tout-inclus
et que des centaines de familles de chauves-souris se perdent dans l’abondance de bruits

Inventons de nouveaux rituels, des fins alternatives,
des histoires dont nous ne sommes pas les héros.

Ce 19e Festival du Jamais Lu
Est un appel à façonner l’intangible, à aller à la moëlle du désir
S’assumer dadaïstes et imparfaits, instinctifs et charnels.

Les auteurs et autrices de cette nouvelle édition
sont des stimulateurs de chaos.
Ils convoquent le para-normal, l’incendiaire,
les zombies, l’endettement, le sublime banal.
On vous invite à se retrouver (de l’autre bord)
pas d’tabous
pas d’Wifi.
La langue
dans l’champs d’papayes
le coeur sur une plage nudiste
et l’cerveau en feux de bengale.
Se rêver les sens à l’air
pas d’barrière
pas d’patron.

Pour ce 19e Festival du Jamais Lu
Les licornes sont le socle de notre réel inventé
Les limites de l’humain nous embêtent
Il est grand temps de générer de nouveaux vivants !

Votre dévouée et exaltée cellule artistique du Jamais Lu

Olivier Arteau
Fanny Brossard-Charbonneau
Marcelle Dubois

L’arrivée des bourgeons est habituellement le moment où nous entrons dans ce doux vortex jamaislien, où il n’y a plus de place sur les racks à vélo des Écuries, où le public attend la prochaine mise lecture en buvant une bière et en bouquinant dans la librairie éphémère…

Cette énergie de Festival et l’esprit de communauté qui s’en dégage sont notre moteur. Le Jamais Lu existe pour cette effervescence, cette douce fatigue des jours cumulés, cette succession d’univers qui se font échos.

Puisque nous considérons que la chaleur humaine et l’écoute d’un public vibrant sont nécessaires pour l’auteur.rice lors de cette première étape de création, nous avons décidé de ne pas prendre l’avenue du numérique, mais bien de reconduire les évènements tout au long de la saison 2020-2021. Ainsi, nous vivrons un Festival sur plusieurs semaines, par la tenue de mises en lectures décontractées dans le café-bar du Théâtre aux Écuries!

Mais nous n’attendrons la prochaine saison pour vous présenter les joyaux que nous avions dénichés pour vous! Cette semaine devait avoir lieu le 19e Festival du Jamais lu… qu’à cela ne tienne, à défaut de vous faire entendre leur texte, nous vous présenterons tous les jours un.e de ces auteur.trice.s, sa démarche et son rêve de métamorphose. Puisque oui, notre ligne éditoriale était quelque soit peu… primotoire : Fantasmer nos métamorphoses.

De libellule à un plafond miroitant en passant par une boîte de Kraft Dîner, ils-elles aspirent à explorer de nouvelles matières et de nouveaux imaginaires pour construire du neuf, pour défier les limites du vivant.

Bonne exploration !