Dans la tradition jamailienne, il est d’usage de terminer le festival par une soirée délurée, engagée qui reprend la ligne éditoriale. Cette année, en échappant à l’utile, nous questionnons la propension qu’a le Québec à refaire vivre de vieux succès passés plutôt qu’à oser la création… jusqu’où nous mènera notre nostalgie? Échapper à l’utile vous dites?
Camerise Desjardins, actrice adulée du public, est disparue hier soir. Dans le sillage des recherches pour la retrouver, tout le bottin de l’Union des Artistes se réunit à la résidence pour personnes âgées Étoiles d’An-Temps, une résidence complètement financée par l’Union pour accueillir les artistes ayant accumulé suffisamment d’années d’assurance-collective pour pouvoir y séjourner. C’est que Camerise n’était pas une actrice comme les autres. Elle tenait le rôle principal de Culture Culte, une série d’époque qui documentait la naissance d’une secte dans les Cantons-de-l’Est. Camerise étant le personnage central et le seul à avoir joué dans les 276 épisodes, tous les artistes qui ont passé par Culture Culte ont partagé sa loge durant le tournage, qui a duré de 1985 à 2000. Mais seize ans plus tard, les acteurs de Culture Culte ont bien peur qu’une fois de plus, la réalité ait dépassé la fiction: Camerise aurait-elle été séduite par un charismatique gourou? Alternant les scènes du présent à la résidence et les souvenirs du passé sur le plateau de tournage, Succès-Souvenir nous offre une réflexion sur la nostalgie, la culture-pop et le vedettariat.