AVERTISSEMENT : Cette lecture peut ne pas convenir aux moins de 18 ans.
Comment l’auteur·trice se livre sur scène en apprenant qu’il ou elle est sur le point de s’éteindre ? Quelle est la dernière image laissée au public et à soi-même ? Nous vivons, pour la plupart, comme si nous étions éternel·le·s. La mort permet à certaines personnes de s’émanciper à travers l’art, l’écriture, la création, tandis que pour d’autres, elle handicape le quotidien, pourrit l’inspiration. Que cette veillée soit un rituel, un exorcisme de nos appréhensions face à ce mal universel : la peur de la mort.
Demain je meurs et ça m’entraîne au port de cette femme et de son ventre avachi de promesses mastiquées. Celle qui a tout gâché, entre les claques et la violence, encore plus de violence, celle des mots. S’endormir sur sa cuisse gauche, creuser sa cuisse de ma tête d’enfant, espérer que demain elle sache aimer. J’ai compris que les carcasses ne sont que très rarement émues.
J’essaie de vous le dire, nous sommes foutus, rentrés, batteurs de vent, inutiles.
J’essaie de vous le dire, nous sommes déjà morts dans les immeubles.
Et ici, encore, j’essaie de vous le dire, la mort est douce et chaude, la mort est un gazon d’avril et sous sa courbe qui apeure se trouvent les gens, les autres, dépliés et libres.
Idéation et mise en lecture : Marie-Élaine Guay
Avec : Charlotte Aubin, Virginie Beauregard D., Daria Colonna, Carole David, Marie-Élaine Guay, Benoit Jutras, Daniel Leblanc-Poirier, Jean-Christophe Réhel, Emmanuel Schwartz, Maude Veilleux
Accompagnement littéraire : Daria Colonna