4e Festival du Jamais Lu Québec

Écrire est résister.

C’est notre quatrième année. C’est encore jeune, mais ce n’est plus nouveau. Et pourtant, nous sommes fébriles comme à la veille d’une nuit de noces. Il y a la joie d’ancrer entièrement nos activités au Périscope pour la première fois. Il y a la joie d’appartenir à sa collectivité, d’ouvrir des portes, d’occuper le territoire. Il y a – vous savez – cette intuition que quelque chose se prépare? D’ancien et de complètement nouveau. Quelque chose comme une révolution. Parce que nous l’appelons et la rêvons, nous lui ferons un nid douillet où grandir un peu.

Nous lui ferons un grand bed-in. Nous transformerons le Périscope en une immense chambre où nous réfugier ensemble, où nous raconter des secrets, rire follement, pleurer nos pères perdus, fantasmer, faire lever un party de mots et de sens. Quatorze auteurs se passeront le relais durant tout le festival, occupant sans relâche le lit du bed-in, pour qu’il soit toujours chaud et que la pensée ne s’arrête jamais.

Dans toutes les positions, nous serons collés pour faire quelque chose de beau. Pour doucement laisser l’idée de la révolution resurgir de très loin, à travers de lourdes couches de déception, d’étourdissement, d’égarement. L’écriture est résistance, car elle se développe à travers de longues heures où la pensée se déploie, enfin maîtresse, et où nous voyons la nécessité de nous étendre, les yeux ouverts, immobiles, mais follement en mouvement.

Couchons-nous ensemble, des armes lentes plein les draps.

 

Édith Patenaude
Directrice artistique du Festival du Jamais Lu Québec