On a eu envie de mettre le feu.
Ou non, plutôt : de se faire mettre en feu.
On a eu envie d’un Jamais Lu puissant et lumineux
poétique
fauve
brut
carnassier
franc
insoumis
fulgurant
ardent.
Est-ce nous qui avions envie de poils, d’épinettes, de vastes étendues
ou est-ce que ce sont les auteurs contemporains qui ont quitté l’urbanité
pour faire naître des paroles s’enracinant dans une terre de feu ?
Le résultat est là.
Nous vous offrons des paroles debout, plantées dans le sol
des paroles fragiles, brindilles précieuses d’allumage
et des langues de braise
qui brillent au-delà de l’opacité quotidienne.
S’il est vrai qu’une part de nos illusions se désagrège à longueur de journée,
abasourdis devant le carnaval de la Commission Charbonneau
s’il est vrai que seulement 50 % de nos concitoyens votent
si la vie est âpre parfois
si l’amour est lent à venir
et si l’été est court – nous ne renonçons pas.
Nous ne renonçons à rien, excepté au cynisme.
En fait : nous renonçons délibérément au cynisme.
Nous mettons le feu dedans, et nous dansons autour.
Que ce treizième Festival du Jamais Lu,
cette fête de la parole vivante, vous embrase, vous avive et vous consume.
Donnez-nous vos soirs, vos espoirs déçus, vos envies d’incendies :
on va vous donner tout le reste.
Baisers brûlants,
Véronique Côté, artiste invitée à la codirection artistique du 13e Festival du Jamais Lu
Marcelle Dubois, codirectrice artistique et directrice générale du Jamais Lu