• 29 novembre 2013

  • 19h00


  • L'AgitéE
  • 251 Rue Dorchester, Québec
  • 12$

L’accélérateur de particules

Extraits d’œuvres en évolution.

 

 

 

Money Ricks

Marc Auger Gosselin

Photo : Nicola-Frank Vachon

Mise en lecture : Marc Auger Gosselin
Interprétation : Emmanuel Bédard, Guillaume Boisbriand et Claudianne Ruelland

SYNOPSIS
RICHARD. — Ici, tout est possible. C’est la seule chose que vous avez à vous dire. Tout est possible. Vous voulez quoi? Dans vos rêves les plus fous? Un volant en bois d’ébène? Les bancs en peau d’éléphant? Du léopard, du vrai là, à grandeur? Votre nom de famille à la place du signe de Porsche? Une phrase fétiche que vous voulez écrire sur le tableau de bord? La Joconde peinturée sur le plafond de la voiture? Un klaxon de bateau à la limite? Je fais pas de blagues, ici, tout est possible. Vous pouvez être plus unique que les autres!

EXTRAIT
RICHARD. – T’es vraiment un ostie de plein d’marde! La mère t’achète un condo, a le rénove, a refait toute dans place. A fait toute ça pour toi! Pis toi tu rentres pis tu chiales crisse parce que la peinture fait pas ton affaire! C’est quoi que t’aurais voulu Rick? Un style néo-renaissance? Des antiquités à grandeur? D’la tapisserie? Un plancher en prélart? Mais tsé, t’aimes pas ça toi la mode, les dernières tendances.

ÉRIC. – Exact. La décoratrice de chez Tanguay, je l’ai dans l’cul en ostie!

RICHARD. – Ben va y dire à m’man! Va la voir! Dis-le à m’man que t’aimes pas ça. Tu le sais que si tu y dis, a va toute faire refaire pour que tu trouves ça beau pis que tu sois heureux. A va t’en mettre des vieilles affaires pis du beau bois verni! Ça te ferais-tu plaisir ça?

u BIOGRAPHIE DE MARC AUGER GOSSELIN
Photo : Nicola-Frank Vachon

Paysage en morceaux

Véronique Côté

Photo : Maude Chauvin

Mise en lecture : Véronique Côté
Interprétation : Érika Gagnon et Jean-Sébastien Ouellette

SYNOPSIS
Un adolescent meurt, parce qu’il l’a voulu.
Ses parents vivent toujours, au milieu du paysage qui a volé en éclats.
Le silence est coupant, la parole est coupante.

Tout est en morceaux. Tout.

EXTRAIT
Le berceau en forme de barque
le berceau-canot bleu
que t’avais fait avec ton oncle américain
c’était le plus petit pis le plus beau bateau du monde
un berceau pour être bercé par l’eau
si j’avais pas été déjà tellement amoureuse de toi
j’aurais pu là
rien que pour ça
mon cœur se serrait juste à le regarder
un tout petit canot
de rien.
Mais j’avais peur,
quand on le mettait dedans sur le lac
je me disais il va verser
il va basculer dans le gris métal
je le quittais pas des yeux
je veux dire : pas une seconde
Maintenant
j’y repense
pis je peux pas m’imaginer
d’endroit plus sûr sur la terre
que le canot bleu
que tu lui avais
fabriqué
avec tes mains.

u BIOGRAPHIE DE VÉRONIQUE CÔTÉ
Photo : Maude Chavin

Dernier demain

Daniel Danis

Photo : Paul Cimon

Mise en lecture : Daniel Danis
Interprétation : Roland Lepage

SYNOPSIS
Un auteur invite un comédien à l’automne de sa vie, dans une forêt, pour se mettre au travail d’un texte destiné à la scène. L’auteur s’est endormi pour rêver le texte, tandis que l’acteur attend. Inconfortable dans le silence d’un environnement peu confortable, il se met à dire ce qu’il fait. Il découvre avec stupeur qu’un être étrange habite la cabane qui ressemble à un tombeau. Une main étrange jette sur le sol une feuille écrite. Est-ce la bête qui écrit pour l’auteur, ou les craintes profondes du comédien face à son dernier demain?

EXTRAIT
Un lent bougé de mon bras avance le pain vers la bouche.
J’ouvre la bouche. Je mors dans le pain.
Je l’arrache de la tranche.
Je la mastique.
J’exagère la déglutition.
Je sens les 42 services neuronaux s’activer pour réaliser une telle opération.
Je dis ce que je fais. En symbiose presquement.
Je lui ai dit : Écris-moi quelque chose avant que je tombe en silence.
Juste pour attendre.
Attendre le texte promis de l’auteur.

u BIOGRAPHIE DE DANIEL DANIS
Photo : Paul Cimon

Sœurs : titre de travail parce qu’y aura peut-être même pas de sœur dans le show

Jean-Michel Girouard

Photo : François Angers

Mise en lecture : Marie-Hélène Gendreau
Interprétation : Joëlle Bourdon et Jean-Michel Girouard

SYNOPSIS
C’est une adaptation des Trois sœurs de Tchekhov. Mais je l’ai pas relu. Je vais pas le relire non plus. C’est pas ça qui m’intéresse. Je veux parler d’aujourd’hui. Pas d’hier. Pis les oies de Tchekhov, ça va être les oies de Riopelle. Mais ça, ça va être la pièce plus tard. Ce soir, ça sera pas ça. Ce soir, c’est juste un apéritif. Vous êtes dans le salon avec une Budweiser, on regarde le football. Pis y a juste une odeur qui vous parvient, une odeur du festin à venir qui vous chatouille déjà les papilles. Mais vous aurez rien à manger ce soir. Juste deux trois saucisses enroulées de bacon.

EXTRAIT
Ça va parler d’ennui, d’hypermodernité, de voyage, d’ailleurs, de c’est pas mieux ailleurs qu’ici, de fuite, de non-retour, de ça sert à rien de fuir si tu transportes ta douleur avec toi. Ha oui, OK, je vous mets un extrait finalement. Mais c’est même pas de moi. «Le fond du cœur est plus loin que le bout du monde.»

u BIOGRAPHIE DE JEAN-MICHEL GIROUARD
Photo : François Angers

Columbarium

Isabelle Hubert

Photo : Nicola-Frank Vachon

Mise en lecture : Isabelle Hubert
Interprétation : Érika Gagnon

SYNOPSIS
Quand un village est secoué par un meurtre sordide, inexplicable, impardonnable, les manifestations de colère sont partout, dans les mots, les actions, les regards et même sur l’urne du meurtrier (qui s’est suicidé après son geste), laquelle se constelle nuit après nuit de nouveaux graffitis haineux. Rien n’apaise la soif de vengeance de la population en état de choc. Au-dessus de la mêlée, trois femmes s’élèvent, armées de compassion et d’indulgence. L’une par obligation professionnelle – c’est la croque-mort. L’autre par obligation parentale – c’est la mère du meurtrier. Et la troisième… parce qu’elle détient la vérité.

EXTRAIT
Ici, quand quelqu’un meurt, tout le monde va porter un plat à la famille en deuil.
C’est une loi non écrite.
Parce que quand quelqu’un meurt, la maison est toujours pleine pis on n’a pas le temps de faire à manger.
Les gens apportent un gros jambon, une tourtière, une soupe, des pains à deux fesses, un gâteau des anges.
C’est presque Noël.

u BIOGRAPHIE D’ISABELLE HUBERT
Photo : Nicola-Frank Vachon