Huit personnages qui vivent dans des cabanes autour d’un lac, au milieu d’une forêt. Des hommes et des femmes, qui ont des chenilles, des papillons, des peuples en migration dans les jambes et dans le ventre. Louise nourrit les oies, Thomas nourrit les loups. Adèle ramasse les corps des animaux morts et les enterre derrière sa cabane, mais, au moment où la pièce commence, elle découvre le corps d’un homme, le corps du mari d’Emma, et le lui ramène devant sa porte, avec le bouquet de fleurs sauvages qu’il avait dans les mains quand elle l’a trouvé sur le ventre.
Élie, femme rivière, toi qui vas connaître les mers, toi qui vas les découvrir toutes pis qui vas les connaître autant que nous autres on connaît la rage pis l’ennui, femme femelle mouillée qui déguerpit devant nos vieillesses prématurées, Élie, femme horizon qui même de loin vas continuer de souffler sur nos braises, femme crachat qui dégoûte sur nos enfances usées, Élie, Élie, quand même, je vais t’attendre.
u BIOGRAPHIE DE STEVE GAGNON
Photo : Laetitia Deconinck
